
L’empreinte écologique
L’instrument de l’empreinte écologique est proposé par le « Global Footprint Network » (GFN). Il s’agit d’un outil instructif qui exprime en une seule unité de « planètes » deux aspects fondamentaux des besoins humains. D’abord les surfaces de terre (champs, pâturages, forêts, plans d’eau) pour produire les ressources naturelles que nous consommons. Ensuite, la superficie nécessaire pour absorber les déchets produits, notamment les gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2).
L’empreinte écologique prend en compte l'ensemble des activités humaines ayant une incidence sur l'environnement, telles que la production d'aliments, l'énergie, les bâtiments, les transports, la production industrielle et la gestion des déchets. En mesurant la consommation de ressources et la production de déchets, l'empreinte écologique fournit une image de l'impact environnemental global de notre société.

L’empreinte écologique du Luxembourg
Depuis sa création en 2003, le Global Footprint Network calcule annuellement l'empreinte écologique des pays. Pour l’année 2023 et selon la méthodologie établie, le Luxembourg a épuisé (tout comme pour l’année 2022) en date du 14 février toutes les ressources à sa disposition. A noter que le jour de dépassement Mondial (Earth Overshoot Day) avait lieu pour l’année 2022 en date du 28 juillet.
Le Luxembourg occupe ainsi une très mauvaise place au niveau du classement en termes d’empreinte écologique.
Lors du calcul de l’empreinte écologique, plusieurs particularités du pays ne sont pas prises en compte au niveau de son raisonnement. Ceci est important puisque l’indicateur se base sur l’impact de la consommation par habitant et non pas sur la production globale du pays.
Afin de déchiffrer l’empreinte et de mieux comprendre, le CSDD a mené depuis 2010 plusieurs études (cf voir rubrique pour en savoir plus) détaillées sur l’empreinte écologique du Luxembourg. En vue d’une analyse approfondie, il a chargé le LIST de creuser les détails.
Un nouvel outil de pilotage
Dans son rapport finalisé en 2022 et intitulé « Revisiting the ecological footprint », le LIST propose ainsi une lecture différenciée de cet indicateur et qui notamment tient compte des spécificités du Luxembourg, mais sans embellir un résultat mauvais. Cette analyse peut contribuer à montrer les leviers d'actions principaux.
Sur base de la cohérence et transparence apportées par l’analyse du LIST et des données de 2018 du STATEC, le CSDD a choisi de répartir la consommation et la production de déchets du pays en sept grands domaines.
Illustration 1 : Répartition en sept domaines de consommation (en équivalent planètes, données 2018), et la vision « One Planet » d’ici 2050

*Le calcul est basé sur des données de 2018, avec l’hypothèse que ce chiffre reste valable pour l’année 2022.
Dans la perspective du particulier, et en considérant la partie de l’empreinte issue de la consommation des résidents, les études menées ont également permis de chiffrer l’impact selon les principaux sous-domaines de consommation du résident. En plus de fournir un nouvel indicateur de pilotage, le CSDD espère que cette répartition-ci puisse mettre en perspective le poids de certains comportements de consommation par rapport à d’autres – indiqués en planète(s).
Illustration 2 : Principaux sous-domaines de consommation des résidents (en équivalent planètes).

Définitions
Empreinte écologique
Elle mesure la quantité de surface bio productive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons selon six catégories de surfaces productives : terres arables, prairies, zones de pêche, terrains construits, forêts et capture de carbone
Empreinte carbone
L’empreinte carbone, basée sur la consommation, additionne les émissions de GES (gaz à effet de serre) produites n’importe où dans le monde en raison de la consommation au Luxembourg. Pour 2019, le Luxembourg affichait une empreinte carbone de 13t CO2eq par personne et par an.
Overshootday
ou « Jour du dépassement ». C’est la date, calculée par le Global Footprint Network, à laquelle l’humanité a consommé toutes les ressources naturelles que la planète peut produire en un an. Passé cette date, elle entre en état de « déficit écologique ».
Global Footprint Network
Une organisation de recherche internationale qui propose aux décideurs des outils pour aider l'économie humaine à fonctionner dans les limites écologiques de la Terre.