Avis de la part du Conseil Supérieur pour un Développement Durable au sujet du projet de loi relative à la mise en place et la coordination de la politique alimentaire n° 7887

Dans son avis, le Conseil Supérieur pour un Développement Durable (CSDD) tient à saluer la reconnaissance au niveau politique de l’importance d’une politique alimentaire au niveau du Grand-Duché, qui se reflète dans la création prévue d’une Commission interdépartementale de politique alimentaire ainsi que d’un Conseil de Politique Alimentaire. Estimant qu’il s’agit d’un projet essentiel pour adresser les défaillances du système alimentaire au Luxembourg, le CSDD formule différents points de critique associés à des recommandations pour assurer une politique alimentaire holistique, démocratique et cohérente.

 

Ainsi, le CSDD estime important que le rapport entre la Commission interdépartementale et le Conseil de Politique Alimentaire ne soit pas hiérarchique, mais que le Conseil de Politique Alimentaire puisse délibérer de façon autonome, qu’il soit indépendant et critique. Il est primordial que le Conseil de Politique Alimentaire ait le droit de s’autosaisir de sa propre initiative de thématiques qu’il juge pertinentes, ce qui n’est pas le cas dans le projet actuel, et qu’un accompagnement scientifique avec une expertise en observation participante soit garanti.

 

Le CSDD tient à souligner que les objectifs de la « politique alimentaire au Luxembourg », ainsi que la notion de « système alimentaire durable » sont définis de façon incomplète et réductrice et qu’il importe d’ajouter la souveraineté alimentaire pour les populations du Sud et du Nord, la démocratie alimentaire dans une démarche équitable, participative et inclusive, avec l’objectif mesurable d’améliorer les impacts de développement durable, d’équité sociale, de préservation des ressources et du climat.

 

Finalement, le CSDD déplore l’écartement du Ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable dans le processus de chapeautage, allant à l’encontre de l’objectif de mise en œuvre d’une politique alimentaire durable, ainsi que le non-respect du processus participatif de co-création d’un Conseil de Politique Alimentaire, élément indispensable à l’établissement d’un système alimentaire cohérent.

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